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Neussargues

Neussargues...entre Patrimoine & Histoire

Un peu de géologie...
A 800 mètres d'altitude, le bassin de NEUSSARGUES est bordé par les 3 planèzes (plateaux basaltiques) de Saint-Flour, de Chalinargues et du Cézallier. Situé à la confluence des vallées de l'Allanche et de l'Allagnon, il est l'extrême aboutissement du glacier qui, descendant des Monts du Cantal, a emprunté et élargi la vallée de l'Allagnon, créant ainsi l'un des plus beaux paysages morainiques du Massif Central (glaciation du Wurms : moins 20 000 ans).

Avec ses 4,5 millions d'années, le rocher de Laval (un ancien lac de lave dégagé par l'érosion), surplombe de façon majestueuse la vallée de l'Allanche.

Un peu d'Histoire...

Le bassin de Neussargues,
point de passage des pasteurs du néolithique, a connu une présence humaine qui s'étend de la protohistoire jusqu'à nos jours. Cette présence est attestée, entre autre, par des vestiges retrouvés dans les abris sous roches des Cuzers et du Cuze, par des dolmens (Joursac, Coltines) et des tumuli (Celles, Freyssinet), tombes datant de l'âge du bronze (2000 à 800 av. J.C.) et de l'âge du fer (800 à 400 av. J.C.).

A l'époque gallo-romaine, l'occupation humaine est confirmée par les vestiges de plusieurs villae découvertes au XXème siècle.
L'époque médiévale affirme l'importance stratégique du bourg de Moissac, avec la mise au jour d'une nécropole mérovingienne (actuellement, plusieurs sarcophages sont visibles). Des textes attestent que Moissac a été le siège d'une viguerie carolingienne.

Ce bourg a également joué un rôle important pour les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle, puisqu'il se situait sur un chemin secondaire qui permettait de rejoindre la via podiensis. On note aussi à Moissac la présence d'une confrérie de Saint-Jacques: 3 pierres tombales (1 à Moissac et 2 à Joursac) et 5 linteaux confirment cette forte présence jacquaire.

Concernant le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, Moissac est appelé à jouer un rôle important, puisque le 25 juillet 2004 le tronçon Joursac-Moissac-Chalinargues de la via Arverna a été inauguré (Neussargues sera ville étape). A cette époque, le bassin de Neussargues est l'objet des convoitises de toutes les puissantes familles seigneuriales de la région.

A l'intérieur, un retable du XVIeme siècle, un autre du XVeme surmonté d'une Piéta et classé monument historique, un baptistère polychrome et une chaire du XVIème classée elle aussi monument historique, constituent un mobilier d'une richesse remarquable. Au niveau du patrimoine historique, des cabanes de bergers, des vieux lavoirs, des croix en pierre, des fontaines anciennes, des fours banaux, le château Benoît du XVeme siècle construit par François de Dienne et qui fut la résidence secondaire au siècle dernier du compositeur Olivier Messiaen, sont également à découvrir.

Une partie de ces richesses décrites dans ces paragraphes pourra être découvert en parcourant le chemin dit des "vieilles pierres".

Château fort à Moissac

On note la présence d'un château fort à Moissac, d'un autre au Cheylat (famille de Dienne), d'une forteresse à Mardogne dont il ne reste qu'une tour en ruines (familles Tinières, Bréon, Foix dont on peut admirer le tombeau de Louis de Foix dans l'église de Joursac). La seigneurerie de Mardogne, élevée en marquisat par Louis XIII, deviendra une prévoté royale sous Louis XVI. Aujourd'hui encore, la tour originale à deux étages de ce château à une seule pièce voûtée semble monter la garde dans la partie orientale du bassin, alors que la partie occidentale est surveillée par l'imposante commanderie Templière, puis Hospitalière de Celles. C'est encore à cette époque qu'est édifiée l'église de Moissac, véritable joyau patrimonial de notre commune, avec un clocher à peigne enveloppé par un original escalier extérieur.


Neussargues
une cité née de l'arrivée du train

Au XIXeme, Moissac perd de son importance. Le bourg concentre ses activités sur l'agriculture. A noter cependant que Moissac est à cette époque la patrie de l'éminent linguiste Pierre Fontanier. Août 1866 : ouverture de la gare, éloignée d'environ 1 km du bourg agricole portant le nom de Neussargues. Très rapidement, cette gare va devenir le nœud ferroviaire le plus important du Cantal avec la construction de la ligne du Midi via Béziers (1888) et de la ligne de Bort (1908). Le quartier dit de la gare va alors connaître un développement fulgurant avec les activités liées aux chemins de fer: hôtels, relais de poste, commerces divers.

En 1872, Moissac perd sa prééminence de chef-lieu de la commune au profit de Neussargues qui voit la création d'infrastructures telles que écoles, mairie, bureau de poste... Durant un bon siècle, l'essentiel des activités économiques de la commune dépendront de la gare, au point que près de 140 personnes y travailleront. Au cours de l'année 1915, on y verra transiter, par exemple, 8 700 animaux, 15 000 tonnes de marchandise (fromage, bestiaux, vin...); 84 000 billets seront délivrés aux voyageurs.

De nos jours, le déclin de la gare amorcé il y a une trentaine d'années s'accentue avec la fermeture de la ligne de Bort (1991) et par de graves menaces qui pèsent sur la ligne du Midi. L'économie du bassin de Neussargues n'est donc plus dépendante des activités de la gare, mais d'un ensemble de P.M.E. dynamiques telles que : les Etablissements Charrade (fromagerie, affinage), l'abattoir municipal, l'usine Cantasacs (sacs plastique), le groupe GBMF (fabrication de charbon de bois), la carrière Monneyron. Touché comme l'ensemble du département par le déclin démographique, le bassin de Neussargues se tourne vers l'accueil des personnes âgées et mise aujourd'hui sur le tourisme pour revitaliser l'économie locale.

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